Croisière en Caravelle

Grandes courses et petites ballades…
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Phil
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Croisière en Caravelle

Message par Phil » 23 août 2015, 02:03

Bonjour à tous,

Ca faisait un moment qu'on en parlait, ça y est, on l'a fait!

A la base, on voulait aller à Marseille, mais comme il est délicat de dormir dans un si petit bateau, on a préféré bivouaquer sur la plage. Il n'était malhreusement pas possible de faire ça sur la côte bleu ( on se serait fait déloger rapidos), par contre, en Camargue, pas de problèmes, c'est sauvage et là ou le camping n'est pas toléré, il y a de toute façon personne pour contrôler.

La destination sera donc Port de Bouc, on a prévu 3 ou 4 jours pour y aller avec 15 à 20 miles par jours.

La première épreuve est de trouver une cale de mise à l'eau gratuite dans l’Hérault.
Ce qui connaissent savent qu'avec la bétonisation rampante de nos côtes, la plupart des cales existantes ont étés transformées en immeubles.
C'est triste, mais la seule que je connaisse qui donne sur la mer, c'est celle de Frontignan ( fort belle d'ailleurs) mais payante. Ce n'est pas le prix qui me rebute, c'est d'ailleurs plutôt raisonnable, mais il faut d'abord aller à la capitainerie faire faire un badge donnant accès à la cale puis le charger d'un nombre d'accès...

Heureusement, je connais une petite cale à Palavas qui donne sur l'étang du Prevost et qui permet de rejoindre la mer via le canal.
Évidement, il faudra mater ensuite puisqu'il y a un pont à passer... Mais c'est le prix de la gratuité sans doute.

Nous voilà parti, Mardi matin, de bonne heure et de bonne humeur avec la caravelle attelée à la voiture et tout le barda nécessaire à notre croisière en Caravelle.
Inutile de vous préciser que pour être tranquille à Palavas, il faut arriver très tôt, sinon, dans une station balnéaire comme celle là, on a vite fait de se retrouver coincé sur le parking par le flot de touristes attirés par le soleil et la plage.

7h du matin donc, préparation de la mise à l'eau sur la cale du Prévost
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Mise à l'eau de NJUT! ( c'est son nom) et mise en place du mouillage le temps de charger les dernières affaires qui sont dans le coffre.
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On charge le mât et on traverse le canal pour aller mâter sur la plage du Prévost.
D'ailleurs, mater sur la plage c'est un sport très pratiqué par les jeunes célibataires en cette saison, mais je m'égare, ça n'a rien à voir
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Ca y est, NJUT! est prête à partir, on bois un petit café sorti du thermos avec mes parents qui nous ramènent la voiture et la remorque et on file, sous voiles, avec un petit vent de 5 à 8 noeuds vers la Grande-Motte.
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On quitte Palavas
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Comme vous le constatez peut-être sur la photo précédente, on a commencé à traîner une ligne pour essayer de faire quelques maquereaux.
On avait fabriqué des barbecue jetable sur les conseils de Goose avec du charbon dans des plats à lasagne jetable fermés par du grillage. C'est super bien mais ça ne nous pas été utile... On n'a pas eu l'ombre d'un poisson.
Les barbecue sont à ranger dans la catégorie du matériel inutile que nous avons charriés et qui aurait pu rester à la maison.

Bien vite le vent disparaît complètement et je décide d'affaler les voiles et de mettre en route le petit Yamaha Malta retapé cet hiver.
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Ce brave moteur, sauvé de la poubelle, démonté complètement et remis en état pour trois fois rien nous rend bien service. C'est un sérieux gage de sécurité en cas d'avarie. On est à peine parti que je suis déjà content de l'avoir avec nous, c'est notre troisième équipier, je l'aime déjà.
Sauf qu'au bout de 15 minutes le bruit de mobylette nous saoule carrément! Ça tombe bien, le vent revient. Ouf, un peu de tranquillité!

C'est donc sous voiles, avec une petit souffle de vent que nous passons la Grande-Motte et ses pyramides remarquables.
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On passe ensuite le Grau du Roi et Port Camargue, plus grand port de plaisance d'Europe avec 5000 places... Toutes occupées.
Devant, c'est un peu le Disney Land du bateau.
Des dizaines de voiliers... et bien plus de bateaux à moteurs et jet-ski qui font un vacarme assourdissant.
Ce qu'il y a de sympa dans tout ça, c'est que de nombreux voiliers quittent le port dans la même direction que nous. On aura un peu de compagnie sur le trajet.
Chose très amusante, dans ce petit temps, nous allons plus vite que les gros voiliers. Ils s'affairent sur leurs réglages lorsque nous les rattrapons, mais la sanction est dure pour eux, aujourd'hui, la petite Cara est plus rapide que leurs gros croiseurs. L'égo doit en prendre un coup, mais nous, on se marre bien!
On est au portant, et l'un d'entre eux envoi le spi. il nous suivra jusqu'aux Saintes Maries de la mer sans jamais nous rattraper.
Faut dire aussi qu'avec notre tirant d'eau ridicule, on s'approche plus des cotes et le vent semble plus fort de ce coté. C'est certainement ce qui nous aide.

On passe donc Port Camargue et on arrive vite à la plage de L'Espiguette, ou Kito De Pavant avait une guinguette.
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On voit le phare de l'Espiguette.
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C'est ici que commence vraiment ce que nous cherchons, des plages et des dunes à perte de vue.
Derrière nous, on laisse le temple du tourisme de masse qui commence du coté de Béziers (Vendres, Valras) pour finir à la Grande-Motte et au Grau du Roi.
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C'est bête, on est d'ici, mais sorti de ces plages, on ne connait pas.
Je n'aime pas la cote de mon coin, trop bétonnée à mon goût et je répétais à qui voulait l'entendre que chez nous, la cote est moche.
C'est que jusqu'à présent, je n'avais pas vu la Camargue!
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Des plages à perte de vue, avec, de moins en moins de monde.
Il faut dire que la Camargue n'est pas considérée comme un abris et que lorsqu'on s'éloigne un peu, il faut l'armement hauturier.
Les bateaux à moteurs se font moins nombreux et les Jet-Ski, limités à 2 miles ont disparu.

On trace la route en longeant la côte jusqu'à Port Gardian, aux Saintes Maries de la Mer,
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et c'est notre première sueur froide du trajet.
Tout se passait bien le vent était orienté Sud Ouest et nous somme toujours entre le travers et le largue. Il y a peu de vent, il fait chaud, c'est vraiment du velours, pas de quoi s'inquiéter.
Mais juste avant Port Gardian, il y a le Petit Rhône et le vent venant du large, il pousse la mer vers l'embouchure du Petit Rhône créant ainsi une sorte de barrage naturel.
Comme on longe la côte de très prés on arrive d'un coup dans une eau marron avec des vagues assez hautes ( pour ceux de la cote Atlantique, c'était à peine du clapot!) et hachées et on se fait remuer sérieusement. Ça réveille, et on s'est fait une frayeur, mais pas de quoi inquiéter NJUT! qui en rigole doucement de la marotte.
heureusement, c'est vite passé, et on se retrouve encore plus vite en posture de glandouille!

On passe les digues de Port Gardian et juste derrière, les moniteurs du club de voile local donnent des cours d'Optimist et de Cata, il nous saluent au passage et un cata venu nous faire un sympathique coucou se retrouve sur le toit!
On ne s'arrête pas pour l'aider, il a déjà le bout de resalage en main et il se fend la gueule. Il sait visiblement ce qu'il fait, et les sécus du club sont proche.
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15-Optimist Port Gardian.JPG (192.82 Kio) Consulté 7769 fois
On trace notre route jusqu'à Beauduc, lieu ou nous avons prévu le bivouac pour la nuit en passant devant de magnifiques plages ou les cavaliers lancent leurs chevaux blanc au galop.
Ca fait très ambiance western, ce sont certainement les cow-boys!
Les plages défilent devant nous, très belles, avec souvent des bois derrière, et on trouve par endroits des constructions en bois mort, planté sur la plage, c'est très joli dans ce paysage
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On arrive en vue de Beauduc et il est temps de s’arrêter, le vent forci et maintenant nous sommes au prés, dans une mer clapoteuse, c'est moins drôle et ça mouille.

On avait regardé la carte et le fond devait nous permettre de nous approcher assez près de la plage là ou on devait arriver. C'était sans compter sur les mouvements des bancs de sables et alors que nous sommes loin du rivage, le fond apparaît d'un coup et Paula, qui scrute attentivement l'environnement me prévient alors que je n'avais rien vu.
Vite, on affale en vitesse on lève la dérive, on met notre troisième équipier en marche et on s'approche au moteur de la plage.
On saute à l'eau à 100 mètre du bord dans 20 cm d'eau, on est sur un banc de sable...
Pas grave, on s'approche à pieds en tirant notre brave Caravelle puis, à 40 mètres du bord, le fond baisse à une quarantaine de centimètres avant de remonter franchement. NJUT! restera sagement ici au mouillage pendant que nous irons chercher un spot bivouac... Rapidement trouvé dans un creux entre deux dunes pile en face de la Caravelle que nous pourrons surveiller en levant la tête
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19-Mouillage Beauduc.JPG (180.58 Kio) Consulté 7769 fois
On installe notre premier bivouac et on sort le camping-gaz pour se faire un plat qui réconforte, après presque 35 miles, le cassoulet est bienvenue!
Le bivouac est simple, deux tapis de sol, des duvets nos affaires et de quoi faire à manger mais on a tout ce qu'il faut...
Le rêve? presque!
C'est sans compter sur ces saloperies de moustiques tigre ( tigres du Bengale oui!) qui nous sautent dessus pour nous vider de notre sang!
Heureusement, Paula, très prévoyante, a prévue des spirales anti moustiques en quantité et une fois disposées au vent un peu partout autour du camp forment une barrière anti moustique bien efficace.

On a tout le loisir de regarder les scarabées, seigneurs des dunes creuser leurs trous et déplacer d’hallucinants tas de sables pour une si petite bête.
Ils laissent des empreintes bien à eux dans le sable.
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On se couche comme les poules au coucher du soleil et on passe finalement une bonne nuit.
On sera réveillés tous les deux dans la nuit par des jeunes qui passent à quelques dizaines de metres sans se douter que nous dormons là.
Le matin, nous avons le même souvenir de ce réveil, le ciel étoilé est magnifique. Loin des lumières de la ville, le noir est profond et le ciel est métamorphosé. La voie lacté, que l'on ne voit pas d'habitude trace son immense trait blanc dans les ciel.

Le lendemain, j'appelle mes parents ( c'est notre PC course à nous!) pour prendre la météo, il annoncent des rafales à plus de 35 nœuds pour toute la journée.
On décide d'attendre le lendemain, le vent doit tomber à 12 ou 14 nœuds pour repartir.

On se fait un bon petit déjeuner et on va visiter le coin.

Beauduc, c'est le paradis du Kite Surf et du camping sauvage.
En fait, ici, il y a des centaines de caravanes et de tentes sur la plage.
Les Salins du Midi sont à coté et lorsque les congés payés sont arrivés, les travailleurs des Salins sont naturellement venus sur cette plage toute proche en famille pour passer les vacances à la mer.
c'est resté.
Il y a du pour et du contre, c'est vrai qu'il y a beaucoup de monde et qu'aucune infrastructure sur place n'existe ( pas de WC, pas de poubelles, pas d'eau...) il y a bien quelques épaves de caravanes dans les dunes, mais dans l'ensemble, c'est propre, et il n'y a pas de déchets, bien moins que sur les plages du Cap d'Agde, de Palavas ou de la Grande Motte en tout cas.
Je trouve ça plutôt bien que les classes populaires du coin puissent profiter de belles vacances pour pas grand chose.
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Aujourd'hui, le vent souffle, mais moins que ce qu'ils avaient annoncés sur Windguru, d'ailleurs, je suis presque déçu de ne pas être parti. Il doit bien y avoir entre 20 et 25 nœuds de vent, mais rien d'insurmontable en Caravelle

Je file à la Caravelle récupérer le repas du midi et vérifier le mouillage, je suis toujours surpris de voir comme une bête ancre, un bout de chaine et de cablôt, pile à la jauge de l'AS Caravelle a la faculté de tenir sans broncher.
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22- Verif mouillage.JPG (142.09 Kio) Consulté 7769 fois
On a un peu peur de s'ennuyer pendant cette journée off sur la plage, mais le temps passe à vitesse grand V et il est vite temps de remettre en place le bivouac, avec une amélioration de taille, on a trouvés, juste à coté du bivouac un bout d'Everite cassé, sans doute un vestige d'une caravane durcie détruite.
On l'utilise pour faire un saut de vent et éviter de se retrouver couvert de sable comme le matin précédent.
Je creuse un trou pour le Camping Gaz afin qu'il chauffe plus vite.
Un tas de petites améliorations qui nous occupent pas mal.
Au final, le camp version 2 est au top.
Ça fait un peu migrants clandestins, mais on est bien, et une croisière sur une coque de 4m63, c'est forcément minimaliste!
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23- Camp V2.JPG (221.05 Kio) Consulté 7769 fois
NJUT! a gentilment tirée des bords au mouillage toute la journée.

On passe une nouvelle nuit dans les dunes et le matin, au réveil, le vent est aussi fort qu'hier. Sans doute un peu plus même.
On prend la météo et ils annoncent que le vent doit tomber franchement vers 11h.
On partira donc vers 10h30, prudemment.

2 ris dans la grand voile, et après 200 ou 300 mètre de marche pour arriver dans un peu d'eau, nous partons.
Le vent qui devait baisser forcit et c'est maintenant plus fort qu'hier.
En arrivant à la pointe de Beauduc,
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24-Pointe de Beauduc.JPG (137.03 Kio) Consulté 7769 fois
le vent forcit franchement et nous avons à peine le temps de prendre une photo que déjà, nous ne pouvons plus rien faire d'autre que de rester très concentrés et vigilants.
J'avais tiré la Caravelle dans l'eau pour partir et je suis torse nu, sans gilet de sauvetage parce
que je n'ai pu ni lâcher la barre ni lâcher l'écoute.
Je sais qu'il va falloir empanner alors je demande à Paula un coup de main pour enfiler mon gilet. J'ai froid.
C'est con, je le sais et c'est chaque fois pareil. Je pars comme une danseuse, sans pull ni crème solaire en me disant que j'aurai le temps de le faire et en fait non. du coup, je me retrouve à la fois gelé et brûlé!
La pointe passée, la mer se creuse et il nous faut encore redoubler de vigilance.
Nous sommes grand largue avec les vagues dans le dos et NJUT! fait des surfs de folies. On en mène pas large et on serre les fesses. J'ai l'impression de rouler pied au plancher avec une voiture sans freins. C'est dur d'être autant concentré tout le temps.
A un moment, une vague un peu plus raide que les autres jette l'avant de la Caravelle qui commence à plonger sous l'eau et nous avons le réflexe de nous reculer franchement pour soulager l'avant déjà bien chargé par notre barda. J'imagine que sans ce réflexe, la suite aurait été moins drôle.

Je pense à une copine qui nous disait: " la météo, je n'y crois plus, de toute façon si c'était sérieux, ce ne serait pas à la même page que l'horoscope".

Ça continue, a fond la caisse, heureusement qu'on a pris 2 ris.
Ça fait 1 heure qu'on avance à tombeau ouvert et on commence à s'habituer.
Paula sort le téléphone portable (il est dans une pochette étanche) avec l'application Navionics pour voir où nous en sommes elle m'annonce que nous avons fait 8 miles.
Je lui demande de me mettre l'écran sous le nez pour voir notre position car j'ai du mal à la croire.
Ça voudrait dire que nous avons fait 8 nœuds de moyenne, avec des moments ou ça allait vraiment vite, nous devions alors frôler les 10 nœuds.
J'ai toujours du mal à y croire et je lui demande de laisser le téléphone dehors et d'attendre un peu, pensant que le GPS nous positionne mal.
Il faut se rendre à l’évidence, c'est bel et bien vrai.
Je me sens un peu bête, c'est quand même un peu risqué, loin de tout et sans personne à l'horizon. Si ça forci encore?

Heureusement, le vent tombe un peu une demi heure après et on regarde à nouveau le paysage. En plus, on est bien protégé de la houle par la côte maintenant et la mer s'est bien aplatie. L'appareil photo est de sortie et j'ai le temps de mettre un pull!
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25-accalmie et bois flotté.JPG (151.91 Kio) Consulté 7769 fois
nous sommes au début de Piemanson, encore un lieu de caravaning sauvage toléré, mais immense.
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26-Piemanson.JPG (146.7 Kio) Consulté 7769 fois
Notre étape devait nous arrêter dans ce coin pour aujourd'hui mais comme nous sommes sur l'eau depuis moins de 2 heures, on décide de continuer.
Je veux m'arrêter juste avant le Rhône pour la nuit.
J'appréhende un peu, vu le coup de flip du Petit Rhône. Là, c'est beaucoup plus grand.
On arrive vite à l'embouchure du Rhône et on décide de passer.
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27-Embouchure Rhone.JPG (162.1 Kio) Consulté 7769 fois
Là, on fait pas les idiots. On laisse la sécurité de la proximité de la côte et on va passer les cardinales de l'embouchure!
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28-Cardinales du Rhone.JPG (127.84 Kio) Consulté 7769 fois
En fait, ça passe très bien!
Je promets à Paula que si on arrive à remonter le golfe de Fos aujourd'hui, on ira à Port de Bouc et on se trouvera un hôtel. On est couvert de sel et une douche sera la bienvenue!
Sinon, on campera plage Napoléon.

Il y a encore une bonne vingtaine de nœuds dans le golfe, mais la mer est plate.
On passe plus de 2 heures à tirer des bords entre le coté ouest et le milieu du golfe mais on avance pas.
Je dirais qu'on a gagné 200m sur la cardinale de l'embouchure du Rhône.
C'est rageant mais avec 2 ris on doit moins bien caper...
J'en ai marre de pas avancer et je me résigne, direction la plage Napoléon pour cette nuit. C'est tôt, mais ça suffit pour aujourd’hui!
C'était dur, mais c'était bien, on a été vite, il ne nous est rien arrivé et au final on s'est régalé.
En plus on est en avance sur le planning et demain, la météo annonce une bascule Sud Ouest qui nous permettra d'arriver à Port de Bouc au portant.
Direction Plage Napoléon.
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29-Plage Napoléon.JPG (145.6 Kio) Consulté 7769 fois
Mais en arrivant au bord de la plage, un petit miracle se produit. Un effet de site, sans doute, mais le vent adonne franchement sur l'autre bord.
On vire et on remonte toute la plage sur un seul bord!
On est en face de Port de Bouc mais impossible de voir l'entré.
C'est où?!
On fini par s’arrêter plage napoléon pour prendre le temps de nettoyer la pochette du téléphone, couverte d'une belle croûte de sel.
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30-Arret Napoléon.JPG (133.06 Kio) Consulté 7769 fois
La carte indique Port de Bouc à 68° de notre position.
Je prends le compas de relèvement, en fait, un énorme cargo est au mouillage et nous cache l'entrée.

On repart en direction du cargo, l'entré du port est à un peu moins de 4 miles.
Le trafic est dense dans le golfe et naviguer sur un petit bateau au milieu de ces forteresses d'acier, c'est quelque chose!
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31-Cargos.JPG (133.13 Kio) Consulté 7769 fois
On coupe le chenal perpendiculairement pour y passer le moins de temps possible.
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32-Chenal.JPG (147.56 Kio) Consulté 7769 fois
En sortant du chenal, un remorqueur Abeille passe en face de nous.
Il est loin, mais quand ses vagues arrivent sur nous, c'est un mur d'eau. La première, je la négocie bien, la deuxième, difficilement et je n'ai plus du tout de vitesse pour la troisième qui nous soulève haut et nous jette dans son creux.
Ça tape fort et on est bien secoué. La Caravelle continue impassible.
Ces péripéties nous on appris ça: la Caravelle est un bateau très marin...bien plus que nous!

On arrive ensuite facilement à l'entré de Port de Bouc et je lofe franchement vers la latérale bâbord pour être sur de rentrer.
Tous les voiliers qui rentrent abattent franchement d'un coup. C'est étonnant.
J'arrive au dessus de la latérale bâbord et j'abats pour me recentrer et rentrer dans la darse.

on est à moins de 100m de la latérale, cachés derrière la digue au moment ou une immense étrave orange surgit.
C'est un méthanier qui sort.
Je lofe en grand pour le laisser passer... Mieux vaut se tenir a distance d'un engin pareil!

On rentre ensuite dans la darse, et on tire quelques bords pour aller au port de plaisance.
On affale et on rentre au moteur.
La capitainerie que nous avons appelés depuis la plage Napoléon nous donne la place 122 et on se dirige sur la panne.
On ne vois pas le numéro des places, pas grave, je vais aller en bout de panne et faire marche arrière tranquillement pour repérer tous les numéros.
Sauf qu'en arrivant en bout de panne, près des rochers, je tourne le moteur ( le Malta n'a pas de marche arrière, il pivote sur 360° et permet de reculer comme ça) pour reculer et le moteur se lève.
Le cliquet qui maintien le moteur en position basse à lâché et il est maintenant impossible de faire marche arrière.
Ça ne se voyait pas en marche avant puisque le moteur pousse le bateau, mais en marche arrière, le moteur tire...
Je vous épargne les détails mais ça a été épique. on a été à notre place en tirant NJUT! à la main le long des bateaux de la panne et une âme charitable nous a tiré avec une amarre. Arrivée remarquable!

Je file à la capitainerie pour les formalités. Ils sont vraiment sympa et j'en profite pour demander si ils peuvent me remorquer demain pour la sortie. Réponse:" bien sûr, le remorquage, c'est 63€" glups, on va se débrouiller!

NJUT! est bien amarrée, on file se trouver un hôtel à proximité.
Chouette, une douche!
On ira ensuite manger sur le port et avant de filer vers un lit douillet, on va souhaiter une bonne nuit à notre brave Caravelle
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33-Njut au port.jpg (149.82 Kio) Consulté 7769 fois
Il est bien petit notre bateau au milieu des croiseurs.
Il prend la moitié de sa place, mais ce n'est pas une moitié de bateau!

Le lendemain, on a rendez-vous à 9h30 avec mes parents au port de la Lecques. Il y a une cale gratuite près de la société nautique.
On tourne la Caravelle pour partir en marche avant et un gars sympa nous file un coup de main pour partir.
Tout se passe bien et quelques minutes plus tard, on est à la cale.
Mes parents sont arrivés un peu plus tôt et ils nous ont pris en photo.
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35-Passage devant le remorqueur.JPG (177.72 Kio) Consulté 7769 fois
Pendant qu'on sangle la Caravelle, un homme passe et s'arrête. Il nous dit "whaouw, une Caravelle, ça me rajeunit pas!" et nous demande si on va naviguer dans le golfe.
On lui explique qu'on part et il nous demande d’où on vient.
"De Palavas!" On lui répond en cœur.
Il s'occupe de faire passer les permis bateau à la société nautique du coin et il est bénévole à la SNSM.
Il nous sermonne en nous disant que ce qu'on a fait est interdit et dangereux, que passer la Camargue, c'est une navigation hauturière qui nécessite une survie, entre autre...Et il ajoute: "c'est bien qu'il y ait encore des jeunes qui fassent ce genre de choses!"

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Re: Croisière en Caravelle

Message par FRA 311 » 23 août 2015, 08:59

:lki
super récit pour un belle lecture en ce dimanche un peu gris dans les montagnes de la Haute Savoie
Merci au valeureux équipage et à sa fière monture

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Re: Croisière en Caravelle

Message par pi.r » 23 août 2015, 09:04

magnifique reportage :lki
j'ai pas eu le temps de finir avant de partir au boulot....je me garde la suite pour la coupure...
Phil a écrit : ...après presque 35 miles, le cassoulet est bienvenue!...
le cassoulet est toujours le bienvenu....quand il est bien fait ! ;)

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Re: Croisière en Caravelle

Message par wphantom » 23 août 2015, 10:13

Super récit ! Un vrai pub pour la caravelle si elle en avait encore besoin !
Actuellement : "Libertango II", 470 de marque KD de 1989 (coque n° 089)

Avant : "Libertango", Aloa 23 de 1973

face de bouc : https://www.facebook.com/Clement.Sylvain

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Re: Croisière en Caravelle

Message par Adrian » 23 août 2015, 11:30

Génial, avec tout plein de photos sympas. Tout à fait le genre de choses que j'aurais aimé faire mais le Merlin n'est pas très adapté pour ce genre de raid en mer, ça peut vite devenir périlleux. Félicitations pour cette belle aventure.
RS600 GBR909
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londe
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Re: Croisière en Caravelle

Message par londe » 23 août 2015, 12:37

Tu nous donne envie !
Ca rassure de voir que la Camargue est restée assez sauvage parce que comme tu dis, entre Valras et Le Grau du Roi, c'est bétonné. Mon Beauf m'a dit que de l'autre côté, en partant vers le Sud Ouest, la plage de La Franqui est restée sauvage.
"Leaving with the wind blowing Through my sails."

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paula
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Re: Croisière en Caravelle

Message par paula » 23 août 2015, 13:11

Très beau récit et vraiment passionnant, :ol

votre passage de petit Rhône me tenait :o en lisant la suite :gb

heureusement une finale triomphal :xcc

je me sentait partie de l'équipage :)

et je l’étais dans une certaine manière :mrgreen:

Chapeau :lki

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gaston
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Re: Croisière en Caravelle

Message par gaston » 23 août 2015, 13:42

super le reportage... et la nav aussi... "c'est bien qu'y'a des jeuns qui fassent c'genre de truc un peu ouf" :shock:

bon l'an prochain: départ de Penboc'h, sortie par la jument et en route vers la rade de brest??? Pi un p'tit sur la Manche, direction St malo... :P On vous suivra avec coucoudou et son cinquo :mrgreen: Mais faudra charger la Cara un peu plus, y'a pas grand place pour le réchaud sur le cinquo...

à suivre qôâ... en attendant, c'est la rentrée :cry: :roll:
Salut à vous deux et à+

Gilles (gaston)
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Re: Croisière en Caravelle

Message par Gogovoile17 » 23 août 2015, 18:31

Super récit, en cette fin d'été et de belles navigations je suis très content de pouvoir lire de beaux reportage et aventure comme la votre qui fond plutôt rêvé! :xcc

encore félicitations et j'espère que vos belles navs en cara continue pendant longtemps!! :xc

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coucoudou
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Re: Croisière en Caravelle

Message par coucoudou » 23 août 2015, 19:13

J'ai prévu un système d'ancre flottantes pour me ralentir et éviter de tourner autour
ancreflot.jpg
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Il était le plus beau mon bateau :gfgf

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